Je
précise pour mettre les choses aux clair que l'association Plateau
Survolté n'est nullement à l'initiative de "cette
poussée des élus vers la sortie". Je vais donner mon
témoignage en tant que simple habitante du Parc naturel
Régional des Grands Causses et pour faire contrepoids aux gros
titres style: "action coup de poing au Parc!" ou "les
élus sortis manu-militari!" qui fait penser que les membres du
Parc ont reçu des coups de poings ou ont été agressés
physiquement. J'ai lu aussi que "les locaux du parc avaient été
saccagés", saccagé veut dire "mettre à sac", on
pouvait alors croire que les locaux avaient été dévastés avec des
dégâts importants.
En
voici le déroulement tel que je l'ai vécu: D'abord un policier
nous a dit que nous pouvions montés. Nous sommes arrivés dans la
salle, tous les membres de cette commission du Scot qui allait voter
pour ou contre le DOO étaient assis autour d'une grande table.
Quelqu'un Président d'une association contre une installation de
plusieurs éoliennes vers Séverac , a demandé à lire un texte aux
élus du Parc, la réponse de Mr Fauconnier fut quelque chose
comme "plus tard" ou "à la fin". Il s'est
alors fait entendre une voix dénonçant la participation du Parc
Naturel Régional des Grands Causses dans l'installation de la Légion
car le Parc va être maître d'œuvre dans la construction de
bâtiments pour la Légion. On peut se poser la question: Est-ce bien
là le rôle d'un Parc Naturel ?
Alors
un haut-parleur fut installé et un texte lu au micro, a résonné
clair et grave dans la salle silencieuse. Ensuite, un chant occitan
s'est élevé à la fois très doux et puissant. Quelqu'un a crié :
"ça ne sert à rien, ils ne comprennent pas l'occitan!".
Et puis, il y eut cette marche vers la grande table de réunion avec
la banderole et au final "cette poussée des élus vers la
sortie", joliment rythmée par des claquement de mains et la
banderole servant l'avancée vers les élus assis à table.
Méthodiquement,
les chaises étaient retirées au fur et à mesure que les membres du
Parc se levaient de leur siège. Et les uns après les autres, ils
rangeaient leurs papiers dans leurs mallettes avant de quitter la
salle. Des feuilles de documents papier ont atterri sur le
trottoir. Des assiettes en cartons ont été éparpillées. Quant à
la maquette, pour ce que j'ai vu, son piédestal a été démonté
et non fracassé, la maquette a été posée sur la tranche, elle ne
m'a pas semblée détruite, le viaduc est peut-être un peu
tordu..La salle a été certes mise en désordre mais n'a nullement
été saccagée, et d'ailleurs les élus se sont remis autour de la
table dans la même salle un peu plus tard.
Présidente
de Plateau Survolté, je n'ai pas participé à cette poussée .
Mais à titre personnel, je suis solidaire, car il n'y a eu
aucune brutalité ni action musclée sur les élus, aucunes
insultes, mais ce mot scandé: "dégagez, dégagez", certes
désagréable à entendre. Je suis solidaire parce que confrontée
avec d'autres au régulier mépris de certains élus envers
les habitants qui posent des questions, confrontée à leur
refus d'entendre, déterminés à user du pouvoir de leur mandat
pour n'en faire qu'à leur tète. « Nous avons été élus »
est leur réponse passe-partout, élus certes mais les programmes
présentés au moment des élections, passe sous silence, la plupart
du temps, les projets qu'ils savent déplaisant pour bon nombre
d'habitants .
Je
suis écœurée de leur pratiques anti-démocratiques, avec juste
ce qu'il faut de vernis démocratique pour ne pas se faire prendre,
de leur peu de cœur à débattre en conseil municipal ou
intercommunal, et des huis-clos en veux-tu, en voila, et de leurs
réseaux serviles bien huilés avec les habituels renvois d'ascenseur
entre les uns les autres. Des réseaux concoctés par certains élus
grâce à des décennies aux manettes. Je suis dégoutée de
l'opacité des décisions, des compte-rendu de séances très tardifs
ou réduits au strict minimum, dont la communication est toujours
problématique, on tente de vous faire barrage ou alors c'est un
permanent silence radio! La loi est pourtant très claire là-dessus:
N'importe quel habitant doit avoir communication de tout document
public s'il en fait la demande. Mais non, leur stratégie, c'est "de
l'info, point trop n'en faut"!
Les
processus démocratiques qui encadrent les projets et les décisions
prises par les élus sont larvés par trop de brèches, ce sont des
mascarades car les astuces sont bien rodées qui leur permettent de
tricher et de court-circuitent régulièrement les habitants. Les
protocoles de décision ressemblent plutôt à des
rouleaux-compresseurs: Le mot concertation est répété à tout bout
de champs mais dans les faits et alors que certains jouent le jeu et
y participent, les élus semblent sourds à tout ce qui ne vient pas
d'eux ou de leur entre-soi, méprisant les avis et les propositions
ou vous riant au nez quand vous leur présentez une pétition ou
faisant le dos rond en souriant du style "cause toujours" .
Ce
chahut envers les élus me semble un rabattage de caquet arrogant
afin de leur rappeler que leur légitimité ne va pas de soi.
Carole
Joly.