Le déviant se définit par rapport au groupe majoritaire : qu'il transgresse, qu'il se mette à l'écart ou qu'il conteste.
La minorité active, elle, « possède ses propres positions, son cadre, ses visées qu'elle propose comme une solution de rechange ».
La finalité de la minorité active est d'imposer ses points de vue, qui remplaceront ceux de la majorité. Pour parvenir à devenir source d'influence, leur message doit être présenté de manière cohérente et unanime. La minorité doit donc se conduire de manière consistante, signifiant par là « le caractère irrévocable de son choix et son refus de compromis sur l'essentiel ». Mais si le conflit est nécessaire, l'intérêt principal d'une minorité reste d'apaiser son désaccord avec la majorité. C'est ici que se joue l'influence de la majorité, qui peut intérioriser le propos minoritaire pour parvenir à une conformité générale.
En proposant des solutions alternatives, les minorités jouent un rôle précieux d'agent novateur, de changement. Elles créent de nouvelles façons de voir le monde, d'autres modes de vie, apportent de nouvelles idées dans des domaines variés - des arts à la politique - et surtout amènent d'autres personnes à accepter ces changements, souvent sans qu'elles en aient conscience. Moscovici a toujours considéré qu'« une société sans minorités actives et déviantes est une chose aussi impossible et irréalisable qu'un carré rond ». d'après Serge Moscovici sur l'influence des minorités et http://www.scienceshumaines.com/psychologie-des-minorites-actives_fr_12969.html
Un autre élément important du succès d’un groupe minoritaire, pour Serge Moscovici, tient à son style de comportement. Il en met quatre en avant, qui lui apparaissent particulièrement efficaces :
- « L’investissement » : un style qui indique que le groupe ou l’individu est fortement engagé par un libre choix, et que le but poursuivi est tenu en haute estime, au point que des sacrifices personnels sont volontiers consentis ;
- « L’autonomie » : donne l’impression que la personne est indépendante, que ses prises de position ne sont pas le fait d’intérêts personnels, sociaux ou affectifs, qu’il n’y a pas de motifs cachés, ni d’intentions manipulatrices ;
- « La consistance » : indique la certitude, l’affirmation d’un point de vue résolu. Ce type de comportement est très influent non seulement en raison de la confiance en soi qu’il manifeste mais aussi parce qu’il assure à l’interlocuteur qu’un accord avec lui conduira à un consensus solide et durable ;
- « L’équité » : exprime le souci de tenir compte de la position des autres, d’avoir un désir de réciprocité et d’interdépendance, d’engager un dialogue authentique. « Dans ces conditions, les gens sont davantage préparés à se soumettre à une influence, à changer, parce qu’ils sentent qu’ils ne seront pas seuls à le faire » (p. 153).
Et c'est nous qu'à la fin on va gagner!
d'après Serge Moscovici sur l'influence des minorités et http://www.scienceshumaines.com/psychologie-des-minorites-actives_fr_12969.html
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